Un petit tour sur le TET en Sardaigne (et un petit bout d’aventure…)

Un petit tour sur le TET en Sardaigne (et un petit bout d’aventure…)

01/02/2025 12 Par Pierre-Emmanuel BOURGOUIN

Je t’avais déjà raconté que j’avais fait une balade sur l’île de Beauté (La Corse donc…) pour explorer le TET (le Trans Euro Trail si tu ne connais pas encore). Au passage, je t’avais dit aussi que si j’avais adoré mon premier trip sur le bitume là bas, j’avais été un peu déçu par le « peu » de off-road faisable. Beaucoup de chemins fermés, peu de pistes réellement exploitables, et même si j’avais réussi à enchaîner pas mal de kilomètres, j’étais un peu resté sur ma faim.

Alors quand mon pote T. m’a soufflé l’idée d’aller dans la foulée un peu plus au sud, explorer le TET en Sardaigne, j’ai signé direct à la lueur d’un « alignement favorable » des planètes… Je vais tout te raconter juste après, mais sache juste une chose : si je peux y retourner demain, je fonce ! 

Avant de commencer, petit disclaimer 🙂 ! Si jamais tu découvres les trip en off-road, tu peux commencer à lire dès le paragraphe qui suit, mais si tu es impatient d’aller directement à l’essentiel et voir ce que te réserve le TET en Sardaigne (et les pistes cachées…), tu peux sauter l’étape 1 et filer ici.

La logistique pour aller explorer le TET en Sardaigne

Allez, je vais essayer de faire vite, c’est pas le plus intéressant, mais de Paris, la Sardaigne, c’est pas la porte à côté… Alors en gros, il te faut un moyen pour aller récupérer le ferry, des billets pour le ferry, une meule et 2 ou 3 outils !

Pour aller récupérer le ferry, j’ai mis la meule sur la remorque, fait chauffé ma mamie de Golf IV de 2001 qui arbore déjà 330.000km au compteur, et roule ma poule ! J’ai tout laissé sur le parking à Bandol (j’ai eu la chance d’avoir un plan :-)), et basta cosi… Déchargement express et 15 km plus tard, coucou le bateau !

Le ferry, c’est assez simple ! Tu n’as que Corsica Ferries qui propose une liaison depuis Toulon jusqu’à Porto Tores. Tu peux également choper des liaisons depuis l’Italie, mais ça n’avait aucun intérêt pour moi. Pour les billets, si tu es flexible sur les dates, c’est top, parce que les prix varient du simple au triple à 2 jours d’intervalle. 

Et pour la meule, j’ai tout simplement pris ma 701 enduro ! J’adore de plus en plus cette meule, surtout pour ce genre de trip. Facile, légère, pas chiante à entretenir, elle est juste pas méga confort mais on s’en fout…

Pour l’équipement, je te prépare un petit article pour te partager mon Setup idéal, mais je me suis largement inspiré de ce que je t’avais déjà mis ici.

On débarque sur le TET Sardaigne

Allez, on rentre dans le dur !

Pour ce trip, on aura aligné un peu moins de 1200 bornes en roulant vraiment tranquille.

Bon, ça fait quand même pas loin de 20.000m de D+ donc ça grimpe un peu comme tu l’imagines, mais de ce qu’on a vu, il y a des parties très inégales, et on a fait autant du très roulant que du très cassant.

Au global, on a fait 60 à 70% de off-road, mais encore une fois, en y allant tranquillement…

Ah ! Et questions stats, si tu veux tout savoir, j’ai consommé un peu moins de 6l au 100 ! Pour mémoire, au Hellas Rally, j’avais fait plus de 10l au 100, ça te donne une idée de la différence de rythme 🤣. 

Débarquement à Porto Torres : on se chauffe

Après une nuit tranquille sur le ferry, on pose enfin les roues en Sardaigne.

Pas le temps de traîner, on attaque direct le TET, ce réseau de pistes qui traverse l’Europe et offre aux motards des itinéraires mêlant routes panoramiques et chemins tout-terrain. Je t’en ai déjà parlé ici si tu veux plus d’infos.

Donc pour bien commencer, on file vers l’ouest par la trace. On commence à se chauffer tranquillement avant de prendre des pistes sympas qui longent la mer. C’est déjà pas mal vallonné, et ça ressemble un peu à ce qu’on peut avoir en Auvergne pour l’instant, c’est étonnant. La mer en moins, ok…

On enchaine les bornes direction Bonnanaro, et on bifurque plein Est en sortant du TET.

Et là ! Boummmm ! Autre grosse claque : on traverse des hauts plateaux ornés d’éoliennes à perte de vue. On se croirait dans un champ de ventilateurs géants ! L’occasion idéale pour ouvrir les gaz en grand : 170 km/h sur des pistes forestières, nickel pour un petit shoot d’adrénaline.

Je t’avais dit, on a roulé tranquille 😂

Quand DMD2 confond « moyen » avec « hardcore »

Le lendemain, on décide de tester l’application DMD2, qui propose en option des itinéraires off-road adaptés à ton niveau. On choisit la difficulté « Moyen », pensant que ce serait une balade tranquille. Grave erreur !

On se retrouve face à une montée infernale, jonchée de pierres instables. Je m’élance, mais je me plante deux fois. Mon pote, lui, passe du premier coup (je soupçonne un pacte avec le diable). Troisième essai pour moi… échec. On finit par pousser FrankenThrud (ma Husqvarna 701 Enduro rafistolée aux rislans) à la main. La honte !

Et comme si ça ne suffisait pas, on tombe plus loin sur un mur de rochers. Prêt à faire demi-tour, mon pote me lance : « C’est le bon moment pour essayer ! » Bon, OK… On passe, mais non sans mal, et sans chialer pour nos embrayages… Et nos bras oscillants… Et nos disques de frein… Et tout en fait… 

Tu pensais que c’était fini ? Naaaannnnn… La cerise sur le gâteau ? Un single track vertigineux qui nous embarque dans un délire à la Indiana Jones, avec du vide de chaque côté.

Mais après quelques frayeurs, on retrouve enfin la route. Ouf !

Les mines du sud-ouest

Après ces péripéties, on fait un crochet par Cagliari pour souffler un peu.

Mais l’appel de la route est trop fort !

On repart vers le sud-ouest et là, surprise ! On découvre une ancienne région minière avec des routes de dingue. Pas méga roulant, beaucoup de passages très rocailleux, mais bon, on avance pas mal quand même.

Puis, changement de décor à nouveau !

Un paysage digne d’un oued marocain, avec des pistes roulantes et des traversées de rivières à gogo. Le pied total ! Je pense qu’on aurait pu passer 10 jours sur ce spot sans se lasser un seul instant ! Tout était là pour qu’on kiffe un max !!! Du sable, des pistes roulantes, de la flotte à gogo, des passages techniques, des passages piégeux !!!

Sérieux, trouver tout ça là bas, comme ça… Dire qu’il a fallu qu’on continue la route… 🙁 

Une bonne galère pour un bon roadtrip ?

Évidemment, un roadtrip sans galères mécaniques, ce n’est pas un vrai roadtrip.

Mon pote crève son pneu avant dans une montée. On tente la rustine, mais… il pince la chambre à air en remontant le pneu. Deuxième rustine, cette fois ça tient !  

D’ailleurs, si tu veux des bons conseils pour changer un pneu dans la pampa, c’est par ici (je soupçonne mon pote de ne pas m’avoir lu du coup, mais faut pas lui dire…)

On termine le trip sans autre souci. Enfin, presque…

Parce que de mon côté, j’avais anticipé un problème de roulement de roue arrière et pris de quoi le changer. Mais c’est le roulement avant qui était sur le point de rendre l’âme ! Résultat : je roule pépère pour éviter la casse. Note pour plus tard : toujours tout vérifier changer avant de partir.

Retour vers le Nord : des paysages à couper le souffle

Heureusement, on était sur la fin, et on a décidé d’être sage…

Ca ne nous a pas empêché d’être arrêtés par la police, mais devant notre chauvinisme gaulois exacerbé, et dans la mesure où nous ne parlions QUE Français (évidemment…), ils nous ont lâché assez vite… Je crois qu’on roulait un peu vite, et que nos plaques étaient un peu sales, mais on ne saura jamais vraiment n’est-ce pas….

Bref, on continue notre petite route, on remonte vers le nord en traversant des routes de montagne sublimes.

La Sardaigne nous offre une dernière claque visuelle avant de rejoindre Porto Torres.

Bilan ? Des frayeurs, de la poussière, des litres de sueur… mais surtout un kiff monumental ! Si demain on me propose d’y retourner, je fonce sans hésiter.

Et toi, t’as déjà roulé sur là bas ? Raconte-moi tes galères en commentaire, qu’on rigole un peu ! 😉

L’itinéraire du roadtrip

Et si tu veux recevoir dans ta boîte mail plus d’infos (comme par exemple la trace que j’ai suivie…) rien de plus simple ! Tu n’as qu’à le dire 🙂

Quelques photos du trip sur le TET en Sardaigne


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