[Road trip en Islande] Partie 1 : l’Islande à moto, ça se mérite !

[Road trip en Islande] Partie 1 : l’Islande à moto, ça se mérite !

07/07/2021 2 Par Pierre-Emmanuel BOURGOUIN

Allez, on rentre dans le dur du sujet ! Je t’ai parlé ici de la genèse du projet et des préparatifs de ce road trip en Islande à moto. Maintenant, je vais t’expliquer ce qu’il s’est réellement passé :-).

Parce que, si dans les grandes lignes, on peut dire qu’on a mené à bien notre projet, dans le détail, c’était quand même assez différent de ce qu’on avait prévu.

Et plus j’écris, plus je me rends compte que ne faire qu’un article sur tout ça, c’est pas possible, donc je vais splitter pour te parler de la jonction maintenant, puis de ce qui s’est passé sur place, et de la petite surprise du retour.

Allez, fais pas la tête, ça va aller vite va 🙂

L’Islande à moto : presque le bout du monde…

On s’était donné RDV avec V. et E. à 8h Porte Maillot.

Aller en Islande à moto, ça se mérite ! Alors l’idée c’était d’affronter notre chemin de croix de 1400 bornes pour aller à Hirtshals au Danemark récupérer le Ferry qui partait le lendemain matin. Et pour le coup, je vais te résumer ça assez rapidement : c’était un calvaire chiant à mourir (et encore, ça, c’est maintenant que j’ai digéré le truc…).

Mais c’était aussi un mal nécessaire pour ce road trip, pas le choix. Bon.. Après, il s’est bien passé 2 ou 3 trucs en route pour pimenter le trajet 🙂

Principal enseignement : toujours lire la notice constructeur de ta moto avant de jouer avec !

Bah oui… Parce que comme tu connais bien ta géographie, tu sais que pour aller en Islande à moto, tu dois aller au Danemark. Et depuis Paris, tu dois nécessairement passer par l’Allemagne. Et comme tu es motard, tu sais que Allemagne rime (presque) avec Autobahn, et que Autobahn en Allemagne = pas de limitation de vitesse !

Alors je savais que je n’allais pas retenter la traversée de l’Allemagne à la vitesse de l’éclair. Déjà, j’avais pas vraiment la meule pour ça. Ensuite, c’est le genre de truc qu’on fait une fois, après, ça perd de son intérêt. Et pour finir, on devait économiser nos gommes.

Foutu régulateur !

Mais quand même… Quand une Porsche déboule à 200, c’est vexant de te faire doubler ! Donc tu la suis. Normal. Le gars accélère un peu, tu suis. Toujours normal. Tu te retrouves à 240 (compteur) avec des Motoz Tractionator GPS donnés pour 190 ! La moto vole dans tous les sens, tu ne maîtrises plus rien, ça vibre, alors, tu calmes le jeu. Et finalement, à 210, tu es bien, ça avance tranquillement, tu admires le paysage.

Donc… Tu mets le régulateur de vitesse… Et là, boum ! Thor devient un sapin de noël et clignote dans tous les sens. Le régime moteur diminue, et… Plus de gaz… J’essore la poignée droite, mais rien. Le Ride By Wire est HS. Erreur Générale, Erreur MTC, erreurs de partout en rouge et orange clignotant sur le tableau de bord !

Du coup je me suis mis sur le bas côté, et là, j’ai commencé à flipper ! J’attends un peu… J’essaie de positiver… Je me dis que ce serait quand même une belle connerie que de flinguer ce road trip en Islande à moto pour ça… Et… je remets le contact. Et là, le LC8 se réveille tout à fait normalement ! Comme si de rien n’était…

On repart, un peu fébrile, mais ça va, RAS, tout se passe bien… On se cale à 130 (et mon Dieu que c’est long la route à cette vitesse !!!)… Mais ça me laisse le temps de réfléchir… Et de vérifier à la prochaine station service le manuel constructeur… Qui précise bien que tu ne dois activer le régulateur qu’entre 40km/h et 200km/h !!!

Bon, les potes ont bien essayé de m’expliquer que c’était assez compréhensible, mais j’ai toujours pas compris 🙂 Alors si tu as une idée, je suis preneur…

Foutue météo !

Cet épisode passé, on a bien avancé, sous un ciel des plus clément, et une température parfaite de +/- 25°C.

Mais évidemment, c’était trop beau pour durer, et à 60 bornes d’Hirtshals, il s’est mis à pleuvoir, et bien ! On a même du descendre à 70 km/h sur l’autoroute ! Franchement ça a été le fight avec une visibilité quasi nulle par endroits. On a eu de la brume épaisse, des trombes d’eau, de la petite pluie fine, bref, tout ce qu’il faut pour que tu sois pas à l’aise sur ta meule… Et accessoirement que tu regrettes de n’avoir pas pris de tenue de pluie. Du coup je te confirme si tu te poses la question que l’ensemble DXR n’est pas étanche. Il peut gérer une petite pluie, mais pas plus, et très rapidement, tu es trempé ! Mais malgré tout on avance… Quand je te dis qu’aller en Islande à moto, ça se mérite, je plaisante pas…

On arrive vers 23h à l’Hôtel à Hirtshals, et on transforme l’entrée en piscine le temps de nous dessaper et d’enlever les bagages. Bon, espérons que tout ça sèche durant la nuit…

Mais en tout cas, on y est ! Nickel ! Je dirais presque que le plus dur est derrière nous 🙂

15h37 porte à porte, 2h23 de pauses en tout, 13h13 de moto pour 1.400 km (stats fournies par Liberty Driver). Ça fait du 106 km/h de moyenne, c’est pas si mal, même si on est loin de mes records du Cap Nord 🙂 Mais c’est pas bien grave ! Demain est un autre jour…

Welcome on board !

Après le petit déj, on charge les meules, on saute dans nos fringues encore humides, et on file vers le port pour embarquer.

On y est 2 heures avant comme prévu, mais déjà une file immense de bagnoles, de motos et de véhicules spatiaux s’allonge. Peu importe, il fait relativement beau, il fait bon, on en profite pour papoter avec les voisins, et finalement ça avance assez vite.

On arrive à la guitoune face à un type sympa qui nous demande notre numéro de résa, nous sort les cartes d’embarquement, les cartons pour les meules, et nous demande si on est vaccinés.

Bon, là, on avait tout prévu, donc on commence à sortir le passe sanitaire, le certificat de vaccination, et tout le tutim, mais non. Notre “Oui” lui suffit pour son affaire. Circulez, y a rien à voir. C’était un peu une surprise, et pour être franc, pas forcément une bonne… Parce que question sécurité sur le bateau, ça inquiète…

On charge les meules dans le ventre du MS Norrona, on sangle tout ça tant bien que mal, et on va prendre possession de notre somptueuse cabine d’environ… 8m2 sans hublot avec lits superposés 🙂

Mais bon, finalement, on y est pas si mal, et on n’y passera pas tant de temps que ça. Entre les bars, les ponts, la salle de jeu, on y sera juste pour dormir et on s’accommodera très bien de son confort un peu spartiate.

Le ferry quitte le port, et c’est parti pour 48 heures de traversée jusqu’à Seydisfjordur. Ça parait long, mais franchement, c’est passé vite. Et surtout, ça te laisse pas mal de temps pour faire des rencontres sympas, comme Philippe et Thierry dans leur Porsche 928, Claus sur sa GS, Philippe sur sa GS, et plein d’autres encore (sur leurs GS).

Seul au milieu de l’océan ? Vraiment ?

Petit tips ! Tu as accès au WiFi à bord avec différents forfaits dont un forfait à 25€ pour toute la traversée en data illimitée.

C’est marketé comme étant la meilleure solution pour le streaming, mais franchement, oublie… Tu auras tes mails, tu pourras faire un peu de nav sur le web, alimenter tes RS, mais guère plus… Download tes films avant si tu veux passer le temps…

Et du coup, dès que tu passes à proximité d’une terre, switch en 4G pour choper le réseau téléphonique bien meilleur. Ca m’a permis de faire une conf call pour finaliser un petit sujet au travail 😉 Merci Pascale… Elle se reconnaitra !

Mais n’oublie pas de désactiver l’itinérance de données quand tu passes sur le réseau Telenor Maritime…. A 13€/mo, ça fait un peu cher le web 🙂 Enfin après, tu fais bien comme tu le sens…

Et le COVID dans tout ça ?

Bon, désolé, mais là, faut aussi que je t’en parle. Je t’ai dit que j’avais été surpris à l’embarquement… A bord, pas d’obligation de porter le masque pour les passagers, ça surprend aussi.

Mais la veille de l’arrivée, branle bas de combat ! Tu dois t’enregistrer pour avoir un code barre ! Et en fait, tu as des gars du Ministère de la Santé Islandais qui sont à bord, et qui ont entre leurs mains soit ton bonheur, soit un grand malheur !

Tout le monde en file indienne, avec 1m de distance entre chacun, et sortez les papiers et tout ce qu’il faut pour attester de ce que vous n’importez pas en Islande ce fichu virus !

Si tu es dans les clous, on te file un papier vert que tu montreras au débarquement. Si tu es moyen dans les clous, tu auras un papier orange qui veut dire que tu passeras devant une huile du ministère en descendant, huile qui te laissera passer… ou pas ! Bon et si tu n’es pas dans les clous, tu es mis à l’isolement et tu fais demi tour !

Donc au final, tu sais que, quand tu es sur l’Île, normalement, ça doit bien se passer…

Terre en vue

Bref, on va passer en accéléré mais en gros, on aura longé la côté sud de la Norvège, puis laissé les Îles Shetland par le Nord, fait une petite pause aux Îles Feroe le temps de charger quelques voyageurs de plus, et on arrive à Seydisfjordur. Opération overlord bis !

Tout le monde débarque !

E. qui avait eu un carton orange doit prendre la file séparée (boooouuuuuhhhhhh), et on file vers la sortie du port avec V.

Juste le temps de me rendre compte que… J’ai le pneu arrière à plat !!!

Etre en Islande à moto mais sur le bas côté… Fait ch..r !!!!!!!!! En attendant E. je regonfle avec mon petit compresseur (très bien au demeurant donc voici le lien), mais rien à faire… Je mets 3 bars, et 1 minute plus tard, je suis à 2.5…

V. me trouve un garage sur notre route, et je me préparais à partir pour prendre de l’avance quand E. nous rejoint. On file donc à Egilsstaðir tous les 3, en empruntant ce col magnifique qui te fait sortir du “Fjord”. Je sais pas trop si c’est l’excitation du voyage, les souvenirs de Norvège que m’évoque le paysage, le fait d’être là avec les potes, mais à chaque tour de roue j’ai déjà l’impression d’en prendre plein les yeux ! Ça promet pour la suite !

Opération changement de roue

On arrive au garage et le patron, voyant arriver 3 motards alors qu’il semble plutôt habitué aux gros camions, vient à notre rencontre. Je lui explique, il me dit qu’il n’a pas beaucoup de temps, mais me passe une bouteille d’eau savonneuse pour que je parte à la recherche de la fuite.

Je passe sur la gomme, mais rien. Pas un trou… Du coup, petit coup de flipe ! Ca viendrait de la jante ?! Je passe sur les rayons, et là, malheur… Sur 3 rayons, ça bulle ! Ce qui veut dire que le fonds de jante est HS…

Évidemment, le gars ne peut pas réparer, mais il peut commander la pièce pour l’avoir dans 2 jours ! Super… Il a bien une chambre à air mais pas dans la bonne dimension. Il n’a que du 140X80 là où ma roue est en 150X70 ! Merde…

Alors petite cellule de crise avec les copains du TET ! Et là, comme d’une seule voix, ils me disent qu’il n’y a aucun soucis au contraire ! Et entre temps, Sébastien de Espace Murit me rappelle aussi et me confirme que ça ne pose aucune difficulté ! Ouf ! Sauvé !

Le Viking du garage me passe les outils pour enlever la roue arrière (oui, il refuse de le faire pour ne pas prendre de risque avec les filetages… On sent la mauvaise expérience…), et il me monte la chambre en 2 temps 3 mouvements !

Coût de l’opération : 52 € tout compris !

L’aventure, la vraie, peut commencer ! Je me dépèche de finir l’article sur la seconde partie de ce road trip en Islande à moto !

Et si…

Comme c’est toujours plus simple de refaire l’histoire quand tu la connais, je me suis demandé, si je devais le refaire, si je changerais quelque chose ou pas pour ce road trip en Islande à moto. Et je me suis aussi demandé quel tips je pourrais partager si tu me le demandais :-).

Si je devais le refaire…

Alors si je devais le refaire, je changerai deux ou trois petites choses :

  • déjà, je mettrais une bulle haute que je laisserai dans le ferry ensuite (y a plein de petites cachettes et il y en a même qui ont déjà laissé des pneus pour les retrouver plus tard… Je dis ça, je dis rien…)
  • ensuite, je prendrai clairement une combi de pluie. C’est con de pas la prendre pour l’espace que ça prend, alors que franchement, ça m’aurait été utile, même si ça n’avait été qu’une fois.
  • je partirai peut être un peu plus tôt de Paris pour éviter les grandes agglomérations aux mauvaises heures, et notamment Hambourg où on a eu pas mal de bouchons, mais avec beaucoup de travaux.

Si tu me poses la question…

  • n’hésite pas à mettre un max de pression dans tes pneus pour la jonction autoroutière (j’avais mis 3 bars avant / arrière),
  • si tu as un camel bag, tu peux garder l’embout dans ton casque parce que mine de rien sur la route, ça t’évite de t’endormir, et tu as besoin de t’hydrater un max,
  • si tu es pressé par le temps, rejoindre Hirtshals en une journée est faisable. Mais bon, si tu as un peu de marge, mieux vaut faire le trajet en 2 jours (beaucoup le font même en 3 jours pour éviter l’autoroute). Tu peux partir par exemple en fin de journée pour faire au moins 400 bornes, et le reste le lendemain…
  • sur le bateau, tout est cher ! Tu as un buffet à 17€ et un à 30€. Tu peux faire quelques économies en réservant les repas avec les billets. Ou tu fais comme certaines familles qui avaient préparé des casse croute dans des glacières.
  • si tes pneus sont en fin de vie, mais qu’ils peuvent faire 1400 bornes de route, fais le. Tu peux même te débrouiller pour faire livrer des pneus en Islande et changer sur place. Aucun problème. Au moins, tu auras des gommes neuves pour attaquer les pistes F. Ceci étant, mes Motoz ont étonnamment bien tenu et après les 1400 bornes ils étaient comme neufs ! Bonnne pioche !

Et si… tu as d’autres questions, n’hésite pas ! Tu peux soit me contacter via le site, soit via ma page FB ici, soit via Instagram ici.

Quelques souvenirs de cette première partie en Islande à moto


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