[CFRR 2024] Rallye du Dourdou : une erreur de débutant…

Le Rallye du Dourdou, c’est la seconde étape du Championnat de France des Rallyes Routiers. Je ne vais pas te refaire la genèse du projet, tu peux retrouver ici la base d’une participation à un rallye, ici la façon dont j’ai préparé ma meule, et ici un feedback sur l’épisode 1, le Rallye de la Sarthe.

Mais bon, si tu es un peu flemmard, je te fais un résumé succinct de tout ça 🙂 :

L’idée m’a donc prise de me faire la saison du Championnat de France des Rallyes Routiers 2024 qui comprend 4 dates au calendrier (Sarthe, Dourdou, Coteaux et Charente).

Pour cette saison, j’ai adapté légèrement ma KTM 1290 Super Adventure R, mais vraiment 3 fois rien. Faut penser à l’éclairage surtout, à la navigation (roadbook) et aux plaques numéro en gros…

Après, une étape, ça répond toujours aux mêmes impératifs. Tu dois passer les contrôles administratifs et les contrôles techniques avant de pouvoir rouler. Et là, tu as une étape de jour, et une étape de nuit (facultative). Pour chaque étape, tu as des boucles de navigation dite « régularité » (2 ou 3 à chaque fois) et des spéciales où tu ouvres en grand (en général, deux par boucle). Et avec tout ça, tu roules plus ou moins 500km…

Néanmoins… Le rallye du Dourdou a une petite particularité… 

Le Rallye du Dourdou en express

Avant de rentrer dans le dur, un rapide flashback sur le Dourdou, puisque 2024 était le 20ème anniversaire de ce rallye ! 20 ans que les 200 bénévoles du Moto Club de Villecomtal se démènent et se déchaînent pour qu’on puisse rouler ! Et mine de rien, on était 160 pilotes à se régaler cette année encore, notamment dans la plus longue spéciale du CFRR, de près de 6km (en général, on tourne plutôt à 3km). 

Ils avaient mis les petits plats dans les grands cette année d’ailleurs, en faisant même revenir les anciens vainqueurs, parmi lesquels des noms célèbres maintenant… Mais plus qu’un long discours, rien de mieux qu’une petite vidéo 🙂 

Petit point logistique pour ce Rallye du Dourdou

Allez, avant de commencer, je te fais juste mon habituel point logistique ! 

Le Rallye du Dourdou se tient, comme son nom l’indique, près du Dourdou dans le magnifique petit village de Villecomtal. Bon, là, tu peux prendre une carte de France si tu ne sais pas où c’est, mais en gros, c’est à une vingtaine de kilomètres à vol d’oiseau de Rodez. Ca fait un peu loin de Paris, et du coup j’y suis allé en 2 temps… Une première pause à Riom, du télétravail le lendemain depuis l’hôtel, avant de reprendre la route pour Villecomtal.

Là bas, j’ai trouvé un gite très sympa, bien tenu, et où la soupe était bonne ! Mais bon, je ne suis pas venu pour ça… Dommage, j’y aurais bien passé quelques jours de vacance en fait…

Bon, et last but not the least, je suis arrivé le jeudi pour un rallye qui commençait le vendredi. Inutile de te dire qu’une fois encore, je n’ai pas fait la reconnaissance ni du parcours, ni des spéciales… Et c’est là que ça devient chaud…

La petite surprise du Rallye du Dourdou

Tu te souviens, je t’ai dit que le Rallye du Dourdou avait une petite particularité… Et bien… Comment dire… C’est une particularité qui rajoute une petite pression et un petit stress… En fait, tu commences par l’étape de nuit ! 

Classe non ?

Oui sauf que quand tu n’as pas fait les reconnaissances, c’est quand même un peu chaud de t’élancer sur des spéciales où tu es censé essorer la poignée sans connaitre la route. Alors ok, il y a bien le prologue pour te chauffer, et au mois de Juillet, comme il fait nuit tard, tu peux mater le paysage… Mais mine de rien, la pression elle vient à la nuit tombée. 

Et quelle nuit !

La nuit, tous les cylindres sont gris

Et là, je vais pas y aller par 4 chemins, mais c’était même franchement noir… La meute s’est élancée comme prévu à la nuit tombée, mais arrivé à la première spéciale, déjà de l’attente. Premier virage en épingle, un gars qui a fait un tout droit… Une heure plus tard, c’est à mon tour de prendre le départ ! Et inutile de te dire que je suis plutôt fébrile…

Mais bon, bon an mal an, je fais le taf, sans sortir un superbe chrono, mais je sécurise un peu mon affaire… Direction la seconde spéciale ! C’est là que ça va se compliquer… La navigation ne pose pas de soucis, c’est même presque chiant pour être franc. Faut vraiment être étourdi ou avoir les yeux fermés pour louper une instruction au roadbook. Mais arrivé au départ de la seconde spéciale, je vois pas mal de monde devant, et plus ça va, plus je vois de monde derrière… 

Pas de chance, un type s’est fouttu au tas, et a priori, c’est suffisamment grave pour qu’on attende l’hélico. Une heure, une heure trente, deux heures… Start ? Non ! Stop ! Ca bavarde dans la file, jusqu’à ce que le message se répande… Un autre gars s’est fouttu au tas dans le première spéciale, et vu l’heure, l’épreuve de nuit va être annulée. 

C’est parti pour un retour au camp de base en convoi, à 1h30 du mat, à plus d’une centaine de motos qui se suivent en file indienne. 

C’est aussi impressionnant que cela doit être agaçant pour les pauvres villages qu’on traverse et qui doivent hurler de désespoir de nous entendre à cette heure… 

On arrive à Villecomtal, je rends ma carte, et je file dans mon gite pour essayer de me reposer. Le départ ne se fera pas avant 9h30, autant en profiter…

De jour, un parcours impressionnant 

Après une bonne petite nuit de sommeil, c’est reparti pour l’épreuve de jour. On va enfin voir à quoi ça ressemble… Et ça commence chaud, très chaud ! On n’est pas encore parti que je suis déjà en nage sous ma combinaison, et les gants mi saisons sont des enclumes avec la transpiration… Du coup, j’en change ! Note bien ce détail, il aura son importance pour la suite… 

Je ne te dis rien de plus sur la navigation, tout a été dit déjà sur le sujet dans mon précédent article sur le rallye de la Sarthe.

En revanche… Les spéciales… Mais mes amis… On a été gâté ! 

Pour l’occasion, je t’ai fait 2 petites vidéos pour te donner un avant goût de ce à quoi ça ressemble. Fais toi plaisir, les voici :

Spéciale de Rondelle

La Spéciale de Rodelle, c’est 3 km de petite route de montagne pas large. Voilà, c’est dit ! Ah non, c’est également 3 km en montée ! C’est important de le noter, parce que je sais pas pour toi, mais moi je suis plus à l’aise. Tu vas voir pourquoi après… Et je sais pas si t’as noté, mais par endroits, les commissaires nous ont facilité le taf en marquant le rebord de la chaussée… C’est vrai qu’avec les ombres, c’est pas toujours très clair. 

Spéciale de Pruines

La Spéciale de Pruines était totalement différente de celle de Rondelle en revanche ! Déjà, elle faisait le double en longueur ! Soit près de 6km, ce qui au passage, en fait la spéciale la plus longue du Championnat de France des Rallyes Routiers 2024. Et par ailleurs, on avait 3 spéciales en une ! 

La première partie, en montée, était large et tu avais une bonne visibilité. La seconde partie elle, était en descente, dans une petite route de montagne qui serpente dans les arbres. La troisième partie était plus roulante, plate, encastrée au fond de la vallée. 

Une contre performance idiote

Voilà, maintenant que tu as vu à quoi ça ressemblait, petit point introspection : j’ai merdé grave !!! 

Je finis 80ème au scratch sur 150 à presque 4mn 30s du premier, et 37 de ma catégorie (Rallye 1) sur 53. 

Comment j’explique ça ?

Déjà (et ça n’est pas une excuse…) j’étais pas dedans. Pas en grande forme, c’est le moins qu’on puisse dire (sic !), plein de trucs en tête avec le taf, un peu fatigué par la route même si je l’ai faite en 2 temps. Pas dedans quoi… Y a des jours comme ça…

Ensuite, j’ai été surpris par une glissade qui aurait pu mal finir dès la première spéciale. Et là, j’ai pas pu m’enlever de la tête cette idée pourrie que j’aurais dû changer mes gommes ! Je les avais commandées en plus, mais je me suis mal organisé et du coup j’ai pas eu le temps de les changer ! Et comme j’étais déjà pas dedans, cette idée de m…. m’a hantée tous le WE !

Et pour finir, j’ai fait une énorme connerie : j’ai pris des gants non homologués, et j’ai donc pris une pénalité pour ça. Normal… Mais que veux tu que je te dise, boulet un jour, boulet toujours ! J’avais chaud, je suais dans mes gants mi saison (un peu normal pour un WE du 14 juillet tu me diras…) et j’avais mon autre paire de gant dans la besace… Bah j’ai même pas réfléchi, j’ai switché, sauf que ceux là n’étaient pas homologués. J’ai eu du bol de pas être DSQ tout simplement… 

Suivi du classement par épreuve

Epreuve	Classement scratch	Ecart au 1er	Classement Rallye 1	Ecart au 1er
Rallye de la Sarthe	55	6:31:33	24	6:18:16
Rallye du Dourdou	80	4:28:06	37	4:28:06
Rallye des Coteaux
Rallye de Charente

Prochains objectifs

Voilà voilà… Pas brillant brillant tout ça… Alor tu vas me dire, c’est le jeu quand on est un poireaux et qu’objectivement on ne se donne pas vraiment la chance d’aller plus vite… Du coup, faut maintenant prendre le taureau par les cornes, parce que mine de rien, je veux quand même marquer au moins 1 point au Championnat de France des Rallyes Routiers cette année ! 

Objectif 1 : changer mes pneus. Je le fais dès que je rentre pour monter des Pilot Road 6. Pourquoi ce choix ? Pour la polyvalence du gommard…. C’est pas le plus efficace sur le sec, c’est pas le plus efficace sous la pluie, mais il est 1000 fois meilleur déjà que mes Scorpion Trails, et surtout, qu’il pleuve ou qu’il fasse une chaleur à crever, ils feront « bien » l’affaire vu mon niveau !

Objectif 2 : être plus rigoureux avec le parcours. Je n’ai pas vraiment le temps de faire des reconnaissance, mais je peux au moins mieux apprendre le parcours. Je te dirai comment je compte faire après…

Objectif 3 : relire le règlement pour le connaître sur le bout des doigts pour ne plus me prendre une seule pénalité débile !

Objectif 4 : ne pas oublier que « ne pas être dedans » n’est pas acceptable, puisqu’au contraire je dois kiffer cette nouvelle expérience. 

Et bah voilà ! Feu ! Y a plus qu’à s’y mettre pour la prochaine étape : mi septembre au Rallye des Coteaux ! 

Itinéraire d’un Dourdou Gaté

Des images plein la tête