Une saison au Championnat de France des Rallyes Routiers (CFRR)

Quand tu mets le pieds dans l’univers de la moto, tu ne soupçonnes (vraiment) pas l’étendue des possibilités qui vont s’offrir à toi ! Et du coup, tu découvres presque tous les jours une petite nouveauté… Cette année, pour moi, ce sera le Rallye Routier ! Et comme je n’aime pas la demi mesure, je vais tâcher de faire les 4 épreuves du championnat de France des Rallyes Routiers ou CFRR. Alors si toi aussi ça te branche, voilà quelques conseils que je te livre au fur et à mesure de mes propres découvertes pour te lancer dans le grand bain…

Le Championnat de France des Rallyes Routiers en détail

Qu’est-ce donc que ce CFRR ?

Allez, un peu d’histoire !

Le Championnat de France des Rallyes Routiers, c’est une compétition à part entière née dans les années 1960. Grâce à l’impulsion de la Fédération Française de Motocyclisme, c’est devenu un événement majeur à part entière au fil du temps. 

L’originalité, c’est que le Championnat de France des Rallyes Routiers offre un format unique. Une espèce de grand Chelem de la Moto qui mélange des épreuves de régularité et des épreuves de vitesse, du virage de départementale et du circuit, en sportive ou en ancienne, en solo ou en duo… Et avec une telle offre, on a vu pas mal de pilotes sortir leur épingle du jeu et se faire un nom, ici ou là-bas… 

Bref, le Championnat de France des Rallyes Routiers, c’est un gigantesque melting pot… Mais ça reste une compétition, malgré une approche conviviale et “presque familiale” dixit la FFM !  

Allez, je ne m’attarde pas plus, si tu veux en savoir plus, tu peux aller sur le site de la Championnat de France des Rallyes Routiers.

Ca se fait sur combien de temps ?

Pour cette saison 2024, le Championnat de France des Rallyes Routiers se déroule en 4 épreuves avec à chaque fois plus ou moins 700 bornes à parcourir ! Il y en a forcément une au moins pas loin de chez toi !

Dans le détail, on commence par le Rallye de la Sarthe, les 4 et 5 mai. Le gros avantage, c’est que pour celui-ci, sont prévus au compteur des tours de roue sur le circuit Bugatti ! 

Ensuite, tu vas dans le Gers, pour le Rallye du Dourdou, les 12 et 13 juillet 2024. Ambiance petites routes bien sinueuse au programme !

Petite pause estivale avant d’enchainer les 6 et 7 septembre avec le Rallye des Coteaux en Ardèche. Rien que le nom c’est un poème 🙂

Et pour finir, petite balade en Charentes, les 19 et 20 octobre, pour… Le Rallye de Charente ! 

Ça se passe comment ?

Comme tu es curieux, je vais te faire la version résumée, mais qui n’est pas une version officielle de la FFM ! Donc attention, si ce que je vais te raconter aiguise ta curiosité, la prochaine étape sera de bien regarder les règlements de chaque épreuve qui seuls font foi si tu franchis le pas…

Le CFRR est donc divisé en 4 épreuves (cf juste au dessus, une épreuve étant en fait un Rallye).

Chaque épreuve se déroule sur 3 jours, mais en réalité, tu ne roules qu’une journée. La première journée est consacrée aux vérifications administratives et techniques, la seconde à la roule, et la troisième aux remises de prix.  

Dans chaque épreuve, il y a plusieurs étapes.

Chaque étape est constituée de liaisons, et d’au moins 2 spéciales qui se font sur route fermée ou circuit. Pour les liaisons, tu as un nombre de km donnés à réaliser en un temps donné en suivant les instructions du roadbook. Tu arrives trop tôt, tu perds des points. Tu arrives trop tard, tu perds des points. C’est ça la “régularité”. Pour les spéciales, tu mets la poignée dans l’angle, et tu envoies du gros gaz pour arriver le plus vite possible. C’est ça la “vitesse”.

En fonction de tes résultats cumulés, tu gagnes des points (ou pas). Easy non ? 🙂 

Le Championnat de France des Rallyes Routiers, pourquoi ?

Alors là, je vais pas te mentir… Mon crash de l’an dernier au Hellas Rally m’a un peu fait douter… Pas de la moto, ça non ! D’ailleurs, je n’ai eu aucun soucis à remonter sur mes brèles… Plutôt douter de mon envie de me remettre en “risque” trop vite dans un rally off-road… 

Et c’est là que vient une grande phase d’introspection profonde ! (non en fait je déconne, ça a été très vite et de façon assez naturelle…) En gros, le questionnement (ou le cahier des charges) était le suivant : qu’est-ce que je peux faire à moto qui soit sympa, qui me fasse voir du paysage, qui m’oblige à me bouger un minimum, avec un petit enjeu (toujours ce fichu chronomètre quoi…) et qui ne se passe pas sur des chemins à flanc de falaise au fin fond de la Grèce ? 🙂 

Rajoute à cela qu’un jour… En scrollant Insta… Je tombe sur une vidéo du TT (alias le Tourist Trophy, sur l’Ile de Man)… Comme à chaque fois, j’avais les yeux plein d’étoiles, et la tête pleine de respect pour les gars qui font ça… Et j’ai commencé à réfléchir à revenir un peu plus sur le bitûme que ces dernières années… 

Bah voilà… Le Championnat de France des Rallyes Routiers est venu naturellement, et coche toutes les cases… Après, je n’étais peut être pas obligé de faire la saison pour une première, mais… J’aime pas faire les choses à moitié 🙂 

Franchir le pas et s’inscrire au Championnat de France des Rallyes Routiers

Alors, si toi aussi tu as envie de te jeter dans le bain, voilà maintenant la partie “conseils pratiques”.

Pour s’inscrire au Championnat de France des Rallyes Routiers Si tu as une meule qui roule et l’envie de rouler, tu as tout le nécessaire pour participer !

Tu vois, c’est franchement pas compliqué ! Après, n’en déplaise aux motards atteints de phobie administrative, il y a un minimum à faire pour s’inscrire, et surtout, pour concourir… 

Mon premier contact avec la FFM

Première étape, prendre ta licence FFM ! 

C’est relativement simple, ça se fait en ligne, mais il y a quand même des petits pièges…

Choisir sa licence

En gros, si tu veux faire toute la saison, tu as intérêt à prendre une licence compétition annuelle (Licence NCO). Mais si tu souhaites ne faire qu’une ou deux étapes, t’embêtes pas, tu prends une licence pour l’évènement (LJA).

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’indépendamment du prix, la licence NCO te permet de marquer des points au Championnat. Voilà, après, à toi de voir ce dont tu as envie…

Choisir son club

Ensuite, en prenant une licence NCO, il faut que tu adhères à un club ! Là, tu as l’embarras du choix.  Perso, j’ai fait le choix d’adhérer au club ASM ACO, qui gère l’épreuve du Rallye de la Sarthe, mais parce que j’ai eu un excellent contact avec Thérèse qui fait tout pour que tout se passe bien 🙂 

Passer chez le médecin

Bon… C’est pas fini ! Pour que la licence NCO soit active, il ta faut aussi un certificat médical ! Là, c’est simple, tu as un modèle de document que tu peux télécharger, ton médecin traitant n’aura plus qu’à mettre ton nom, la date et son tampon, et roule !

Et… C’est toujours pas fini ! Tu as ton permis A (ou A2, A29 ou A98475 on s’en fout…) et tu pensais que ça suffisait ? Et ben non ! La FFM a eu une nouvelle idée pour te ponctionner 60 balles… Si tu veux valider ta licence compétition, il faut que tu passes le CASM, ou dit autrement, le Certificat d’Aptitude au Sport Motocycliste. Objectivement, je dirais que c’est un mélange entre un racket bien juteux ou du foutage de gueule… Oui, t’as compris, ce truc m’a bien énervé ! 

Le Certificat d’Aptitude au Sport Motocycliste, cette (mauvaise) surprise du chef ! 

L’idée du CASM n’est pas trop farfelue à la base puisque c’est de permettre à des jeunes qui n’ont pas le permis de rouler en compétition en connaissant un minimum les motos et les règles. Il s’agit aussi de permettre à ceux qui ont le permis de faire de la compétition en connaissant les règles spécifiques à la compétition ! Il y a donc une partie pratique et une partie théorique. Quand tu as le permis A, tu es exempté de la partie pratique (heureusement), mais tu dois te fader la théorie, et là, c’est que du bonheur…

Rien de compliqué en soi, il faut juste connaître des règles que je qualifierais de “bon sens” et la signification des drapeaux et de la signalétique utilisée en course. Mais… Déjà, ça se fait en présentiel ! Donc tu dois trouver un centre dans lequel passer l’exam. Ensuite, étonnement, rien n’était organisé en région Ile de France ! Le plus pratique qu’on ait trouvé avec 2 autres potes, c’était en Normandie, à 120 bornes de Paris quand même. 

Quand t’arrives là-bas, après une bonne heure de route un samedi à 7h du mat, tu prends conscience que c’est n’importe quoi. On te file le papier avec 40 questions. Tu t’installes à une table où tu as limite tous les docs devant toi. Un mec passe pour te donner la réponse à telle ou telle question qui d’après lui n’a plus trop de sens ou d’intérêt… 10mn plus tard, tu as répondu au QCM et tu vas à la correction. Et là, on te dit si tu as fait une erreur, et si tu la corriges en live, c’est comme si tu n’avais pas fait d’erreur ! 

Voilà ! Une fois que tu as fait tout ça, tu reçois officiellement ta licence par la poste ! 

Les épreuves du Championnat de France des Rallyes Routiers

Voilà, le plus gros est fait, maintenant, tu n’as plus qu’à t’inscrire aux épreuves…

Là, c’est simple : ça se fait soit sur le site des épreuves, soit via l’extranet competition de la FFM ! Le seul truc que tu aies à faire, c’est de dire si tu fais toutes les boucles de jour ou de nuit ou si tu fais l’impasse sur les boucles de nuit. De ton choix dépend (un peu) le montant de l’inscription (300 balles pour la totale, 260 pour les boucles de jour)

Quel matos pour une saison du Championnat de France des Rallyes Routiers ?

On va y aller dans l’ordre 🙂 Il te faut évidemment une meule (n’importe quelle meule ou presque), un peu d’équipement, et prévoir la logistique.

Le pilote

Pour le pilote, c’est simple, tout est dans le règlement du Championnat de France des Rallyes Routiers que tu peux télécharger ici (c’est à la page 10, article 10) :

• Casque homologué ,
• Cuir (intégral ou deux pièces) avec dorsale et/ou airbag aux normes,
• Gants CE Moto,
• Bottes en cuir.

Attention, j’insiste, le tout doit être homologué et certifié CE naturellement. 

La meule

Bon, là, sur le papier, il te faut n’importe quelle meule, dès lors qu’elle respecte les standards du code de la route. En gros, tu enlèves ta ligne compétition full titane décata sans chicane et tu remets l’origine, et tu fais en sorte que tes reniflards ne finissent pas dans le vide au dessus de la chaussée…

Ensuite, tu installes des feux additionnels pour les étapes de nuit, et un lecteur de roadbook, et roule !

Perso, je prends donc Thor, ma 1290 Super Adventure R, sur laquelle je monte la navigation qui était installée sur Thrùd, ma 701 Enduro, pour le Hellas Rally. J’ai fixé une boule Ram sous la platine du roadbook, une pince Ram sur le guidon, et ça devrait bien faire l’affaire… Ah… Et j’ai gardé l’ICO, mais bon, j’ai pas vu beaucoup de gars en avoir jusqu’à présent, donc à voir à l’usage si c’est réellement utile ou pas. Ah… Et j’ai aussi changé les roues à rayon d’origine en 18X21 par un set de roues de 1290 S en 17X19. Il y a plein d’avantages à faire ça, mais le principal est que tu peux monter des pneus bien plus adaptés que mes trucs de tracteur habituels 🙂 En l’occurence, j’ai laissé les Pirelli Scorpion Trail 2 d’origine, qui feront très bien l’affaire pour le Rallye de la Sarthe.  

Pour finir, il faudra que tu installes 3 plaques pour coller les numéros. J’ai acheté des plaques PVC sur Amazon que j’ai coupé aux dimensions et qui seront fixées par des rislans. Comme c’est que de la route, ça devrait bien tenir.

Voilà, tu vois, il n’y a vraiment pas grand chose à faire ! 

Faut compter quel budget pour la saison ?

On va parler gros sous maintenant…

Parce que même si c’est soit disant “la pratique la plus accessible”… Faut quand même prévoir de lâcher un billet pour la saison complète…

Il faut compter 1637€ d’inscriptions administratives à la FFM et aux différent Rallyes (312€ de licence, 65€ de cotisation club, 60€ de CASM et 1200€ d’inscription aux épreuves), 750€ d’équipement a minima (merci les promos Motoblouz) si tu n’as pas déjà ce qu’il te faut (attention à bien respecter les homologations), 500€ de pneus, et ensuite, en fonction de la façon dont tu te débrouilles, environ 1500€ d’essence et de péages pour les déplacement sur place, 250€ d’essence pour la meule et pour le reste, je prends l’option tente et pâté Enhaf 🙂 

Ca fait donc une saison à un peu moins de 5000€ (sans parler de la meule évidemment et si tu dois acheter tout l’équipement). Pour ma part, ça me fera une saison à +/- 4000€ sans l’équipement… Ce qui va m’inciter à chercher un ou deux sponsors pour le fun 🙂

Voilà, tu sais tout ! 

La suite arrive avec le Rallye de la Sarthe dans 15 jours ! Si tu es dans le coin, hésite pas à passer faire un petit coucou !