Rouler pour (se) planter (des arbres)

Rouler pour (se) planter (des arbres)

22/04/2020 2 Par Pierre-Emmanuel BOURGOUIN

Pour cette 50ème journée de la Terre, ce mercredi 22 avril (plus d’infos ici), il fallait bien une espèce de faux teasing pour inciter à lire cet article qui reste très sérieux par ailleurs…

Parce que rouler pour découvrir le monde, c’est bien, mais il faut reconnaître que tant que les motos seront équipées de moteurs thermiques, le plaisir de rouler sera peu compatible avec les besoins impérieux de préservation de notre environnement, et l’obligation de réduire notre empreinte carbone… 

Alors on peut toujours considérer que le plus simple est d’arrêter de rouler, ou à défaut de rouler en électrique.

MAIS, parce qu’il y a un MAIS… En fait, il y en a deux même !

La moto électrique (en 2020 en tout cas…)

Les motos électriques qui existent aujourd’hui ont une autonomie extrêmement limitée de l’ordre d’une centaine de kilomètres au mieux. Alors ok, les constructeurs annoncent des 250 à 320 km pour certains, mais quand on regarde de plus près les conditions d’utilisation, ça revient presque à descendre de la moto pour la pousser… Et puis c’est sans compter le temps de recharge de l’ordre au minimum de 4 heures…

Donc si on calcule bien : prenons une journée de 24h, on se couche à minuit, on se lève à 6h ; on décolle à 7h pour faire une centaine de kilomètres, à 8h30 pour prendre un peu de marge, on doit s’arrêter et prendre un café en attendant de recharger les batteries ; on repart à…. 12h30 ! C’est l’heure du déjeuner, tant pis, on s’arrêtera de toute façon à… 14h pour à nouveau recharger les batteries, on déjeunera à ce moment là. Ça y est c’est bon, on peut repartir, il est 18h… On continue pour 130 km de plus, et on plante la tente à 19h30 ! Ah non, pardon, on cherche une dernière borne pour recharger à 19h30, on se pose donc 4h plus tard, il est 23h30… Au total, on aura donc fait un A/R Paris-Honfleur dans la journée, au maximum, et dans des conditions optimales…

Quand on a 400, 500 ou 600 km à faire dans la journée, ça devient vite incompatible… En résumé, et aujourd’hui (puisque les choses évoluent très vite), la moto électrique est un excellent outil pour les déplacements urbains et péri-urbains, dès lors qu’on ne regarde pas non plus le coût d’acquisition. Et si tu veux en savoir plus, cet article est plutôt didactique

Pourquoi pas arrêter de…

L’autre option, à savoir arrêter de rouler, n’est pas plus envisageable, tu l’imagines bien… Encore qu’on puisse en reparler si nécessaire, mais en tout cas, mon idée est plutôt bien faite sur le sujet…

On fait quoi alors pour réduire son empreinte carbone ?

Parce que de la même façon, l’idée de ne rien faire n’est pas plus envisageable que celle de ne plus rouler… Ça tombe bien ! Il y a mille chose à faire ! D’une consommation plus vertueuse en général, à une conduite plus respectueuse en particulier, il y a plein de choses à faire.

On peut même planter des arbres par exemple !

Même si les avis divergent en la matière, certains considérant que planter des arbres n’est pas une solution, j’aurais un avis plus mesuré sur le sujet pour ramener le débat à un plan plus statistique.

Les français utilisent leur voiture individuelle à hauteur de 13.500 km par an en moyenne (source Statista). On ne parle ici que des voitures particulières, ce qui exclut tous les transports de marchandise et transports en commun. 54% des français utilisent leur véhicule personnel tous les jours (source Statista)… On parle donc des transports essentiellement liés au trajet domicile-travail-domicile, majoritairement en zone urbaine et péri-urbaine, et donc avec des taux de pollution supérieurs à un usage routier soutenu compte tenu de la consommation moyenne du moteur. D’après Reforest Action, cela correspond à l’émission de 3,5 T de CO2 par an ! Cette évaluation diffère selon les sites et pour Arbre Evolution, ce serait plutôt 2,8 T. Mais prenons l’hypothèse pessimiste qui par ailleurs semble plutôt conforme à ce qui est entendu en la matière… 

Une moto consomme globalement 1l de moins au 100km soit 5,3 l/100 (source Statista) ce qui est finalement assez conforme à ce que j’ai pu constater lors de mon périple au Cap Nord, à Cabo Da Roca et Tarifa, et en Ecosse, sur des distances allant de 5.000 à 8.700 km. 

En partant du principe que l’émission de CO2 est corrélée de façon tout à fait linéaire à la consommation, cela voudrait dire que les 12.000 km annuels que je parcours tous les ans (estimation arrondie très nettement à la hausse puisque la moyenne sur 5 ans est plus proche des 10.500 km annuels) génèrent donc 2,6 T de CO2 par an… Je pose 2 je retiens 3 je divise par 4 et j’obtiens… Et j’obtiens :

18 arbres à planter tous les ans !

A 3€ l’arbre, cela fait 54€ par an pour compenser les émissions de CO2 de mes voyages… Soit 0,0045€ du kilomètre. Autant dire qu’avec le cours modéré de l’essence en ce moment, c’est un budget quasi invisible qui mérite même qu’on aille au delà ! 

Alors on va déjà commencer par ça, et puis on évoluera au fur et à mesure, parce que de toute façon, on n’a pas vraiment le choix n’est-ce pas ? Et puis si tu as d’autres idées, ou si tu as d’autres retours d’expérience, n’hésite pas à en faire part… 

Allez c’est ici que ça commence :

Je plante ma forêt


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