Hellas Rally 2023 : une édition apocalyptique (partie 1/3)
21/08/2023Allez, si tu n’as pas suivi, on a décidé avec mon pote Thiago de rempiler cette année pour le Hellas Rally 2023. On a néanmoins décidé de faire quelques petits ajustements, et notamment du point de vue logistique. En résumé, on y est allé par nos propres moyens ! Pas l’aventure d’une vie, mais pas mal quand même…
Et pour aller au bout de la logique on s’est inscrit dans la catégorie « Malle Moto ». Comme d’habitude, on avait tout bien préparé… Comme d’habitude, rien ne se sera passé comme prévu 😇.
L’avantage, c’est que ça fait quelques petites anecdotes à te raconter histoire de finir l’été en beauté… Et je peux t’assurer que tu vas pas être déçu par cette édition du Hellas Rally 2023… Pour preuve cette petite photo pour spoiler !…
Alors tu suis ? Brraaapppp….
Contenu de l'article
La vie au bivouac
Donc l’an dernier, on était à Loutraki, dans le golf de Patras. Il faisait beau et il faisait chaud (limite trop). Mais !… C’était assez accessible depuis Athènes.
Cette année, changement de paysage ! Direction les montagnes et les pistes de ski de Karpennissi…
Deux salles deux ambiances ! L’inconvénient majeur c’est que tu es à 100 bornes du premier axe autoroutier ! Et il te faut 3 heures pour faire ces put*!% de 100 bornes 😱. L’avantage, c’est qu’il y a de la place à en revendre…
Du coup, le bivouac s’étend sur tout l’espace du centre des sports de Karpennissi. En gros, tu as deux terrains de foot, l’un sert à héberger la malle moto, l’autre le reste de la flotte ! Celui pour la malle moto est à proximité immédiate de l’entrée et… de la tente avec la bouffe ! Cool, on ne mourra pas de faim…
Max, Loïc et Jean-Phi arrivent en même temps que nous ou presque et on se met à côté. Plus on est de fous plus on rit. On monte le barnum reçu la veille du départ histoire d’être au sec s’il pleut, et à l’ombre s’il y a trop de soleil. D’ailleurs, si tu cherches un truc avec un bon rapport qualité prix, je te conseille d’aller chez 24MX. C’est ce modèle qu’on a pris. (Il est régulièrement soldé… 😉)
Reste plus qu’à installer tout le bazar. Mieux vaut être bien parce que ce sera notre base vie pour la semaine…
Le village Gaulois des Malles Moto
Alors on n’est pas nombreux à être en Malle Moto, une petite trentaine en tout. Autant dire qu’on ne se marche pas dessus au bivouac ! Mais je dois reconnaître que c’est une ambiance, à part, assez cool ! Faut juste aimer les journées un peu chargées… Et aimer mettre les mains dans le cambouis aussi ! Bah oui, parce que, si tu as zappé, le principe de la malle moto c’est que tu dois tout faire tout seul. Tu pars le matin, tu roules pendant la journée, et le soir tu répares et tu fais en sorte de pouvoir repartir le lendemain matin. Of course, les motos doivent être dans le bivouac dans l’heure qui suit la fin de la spéciale. Pas trop le temps de la laisser au garage du coin, tu t’en doutes 🧐.
Ca peut paraitre un peu hardcore, mais en fait, avec nos 701, on n’a heureusement pas beaucoup d’entretien à faire (normalement). Les meules étaient préparées avant le départ, vidanges faites, pneus changés. Donc à part graisser la chaîne et changer les pneus, théoriquement, on ne devrait pas avoir trop de boulot. Bon, ça c’est en théorie évidemment…
Mais du coup, ce qui est sympa, c’est qu’on est quelques potes à faire ça ensemble, à partager nos impressions, nos réglages, nos histoires. Quelques potes à refaire la journée de roulage, à partager les bons souvenirs, à se marrer en évoquant les mauvais, et à se dire qu’en évitant toutes nos conneries on aurait certainement fait un meilleur chrono. Tout ça en faisant une vidange pour le premier, en bricolant le circuit électrique pour le second, et en remplaçant un joint SPI pour le troisième 🙂 Bref, that’s Life ! C’est ça qu’on aime aussi en s’inscrivant à un rally.
Mais sinon… WTF ???!!!
Une fois sorti du stade des Malles Motos, bah… Il n’y avait pas grand chose ! Un revendeur de produits Klim, un ou deux exposants, et puis c’est tout.
Au final, on sortait du stade pour aller sous la tente « restauration », et on quittait la tente « restauration » pour aller bricoler nos meules, ou aller dormir un peu quand même 🙂
Voilà, pas très fun le bivouac cette année.
Alors l’an dernier, il n’y avait pas forcément plus, mais on était moins isolé. Surtout, tout le monde était plus « rassemblé » ce qui favorisait peut être plus les échanges. Ou alors…
Peut être que la météo n’a pas aidé non plus… Belle transition pour la suite…
De la flotte, beaucoup de flotte, et quelques éclaircies…
Autant l’an dernier, tu l’as compris, on a eu chaud ! Autant cette année, on a été trempé, et on a même eu froid. En gros, on a eu de la flotte quasiment tous les jours ! Et ça, qu’on soit sur la piste ou au bivouac 🙂 Comme ça t’es sûr d’avoir besoin du K-Way en permanence ! Pas de question à te poser le matin quand tu pars.
J1 : un prologue court mais gras
Malgré le temps, un petit prologue d’une trentaine de kilomètres à faire dans du bien gras. Il a plu des trombes d’eau toute la nuit, et on a encore quelques gouttes au matin.
Point positif, il n’y avait quasiment aucune liaison cette année ! Le point moins positif, c’est que t’avais plutôt intérêt à être chaud dès le départ… Tu n’avais pas le temps sinon de monter en température 🙂
On part quasiment ensemble avec Thiag et on roule roue dans la roue. J’en prends plein la tronche dès qu’il accélère un peu. On y va tranquille pour ce premier jour et on termine le prologue en une quarantaine de minutes. On aurait pu gagner au moins 5 mn en roulant un peu plus, mais on avait envie d’y aller tranquille. Après tout, on jouait pas le podium, et c’était pas utile de prendre des risques dès le premier jour.
Moi je retrouve une moto totalement différente maintenant que je l’ai réparée ! Un vrai bonheur ! A tel point que je me fous bien de savoir si je roule sur de la caillasse sèche ou dans de la boue dégueulasse ! Dans tous les cas, je prends mon pied. Je me sens bien, et même si je n’irais pas dire que c’était une petite promenade de santé, je ne me suis jamais senti en tension ! Pas de mauvaise surprise, pas de glissade, rien que du bonheur.
Le soir, à part laver les meules et graisser les chaînes, je crois qu’on n’a rien fait de particulier. Du bonheur 🥰.
Reste plus qu’à dormir et à enchaîner…
J2 : une journée longue et… humide
Pour la seconde journée, c’est différent ! Plus de 300 bornes au programme dans des conditions très très très humides. Ils avaient prévenu au briefing la veille en même temps 🙂
Les franchissements de gués en montagne, c’est quelque chose !
A tel point que l’orga a posté des bonhommes avec des sangles pour tirer les meules qui ne passeraient pas ! La couleur est annoncée.
Quand la mécanique s’en mêle…
On part tranquillement avec Thiag mais on roule pas au même rythme donc on fait un peu l’accordéon. Et puis, à un moment, sur une portion de route, je perds mon Partner in crime ! J’attends, je fais demi tour, mais le Stella bip en me demandant si j’abandonne. C’est bien la première fois (et la dernière…) qu’il fait son taf celui là ! J’attends… Je roule un peu à pas réduit… Et puis Thiag me laisse un message : problème d’alimentation en essence. Et forcément, une moto, sans essence, ça roule moins bien. Mais… Il connaît sa meule sur le bout des doigts le Poto ! Et du coup…
Un ravitaillement catastrophique !
Il me rejoint, on repart, et là commence le calvaire du ravitaillement ! On a une NZ de 60mn et on passera près de 3 heures !!! Du grand n’importe quoi en puissance ! Un camion citerne, une pompe, 350 bonhommes, des SSV qui font du 50l à l’heure qui passent devant tout le monde, et tout ça… Sous une pluie battante ! Bah oui, au sec, ce serait pas drôle franchement ! Et tu veux savoir le pire ? C’est que ces 3 heures, loin d’être reposantes, auront surtout eu le mérite de me mettre dans un état de rage et de nerf incroyable.
Un rally amphibie
Et puis, on repart, mais on prend la décision de rouler chacun à notre rythme avec mon Buddy. Et là, je pars pour 5 heures à rouler sous une pluie battante. La piste était tellement détrempée que j’entendais le bruit de succion des pneus à chaque tour de roue 🙂
Mais le finish était de toute beauté, avec une trace totalement off-road à travers la montagne où… Je me prends une averse de neige sur la tronche ! Ca n’a pas duré longtemps, ok, mais de la neige en Grèce fin mai, j’avais pas signé pour ça à la base…
Ceci étant, je signe quand même, parce que je rentre au bivouac vers 19h30 !
J3 : course annulée pour cause de… Mauvais temps !
Bon, vu ce qu’on a pris sur la tronche hier, c’est pas plus mal… En rentrant au bivouac la veille, j’ai eu le temps de partir laver Thrúd. Une fois, deux fois, trois fois, et il restait toujours autant de boue partout ! Du coup, on y retourne aujourd’hui avec Thiag qui lui n’a pas lavé sa meule hier soir 🛟 J’en profite pour relaver la mienne, une fois, deux fois, et j’arrête là.
Un petit masque de boue
La boue se glisse partout et je crois qu’en fait c’est pire que la poussière.
Au moins, avec la poussière, tu passes un bon coup de karcher et c’est réglé. Avec la boue, tu passes le karcher mais tu fais juste bouger la boue ailleurs. Du coup c’est une partie de cache cache perdue d’avance.
Le problème, c’est surtout quand ça sèche. Et là, ça devient horrible parce que ça peut renforcer le côté abrasif du bazar.
Je n’ai pas compté le nombre de joints SPI morts hier au bivouac, mais il y avait un sacré trafic ! Thiag a d’ailleurs du en refaire un, sachant qu’ils étaient neufs en partant !
La stratégie de gestion des pneus
De mon côté, j’ai pas fait grand chose sur Thrúd. Juste un gros coup de nettoyage et de graissage de la chaîne et des différents axes. Et puis… Je dois reconnaître que j’ai cédé à la facilité en filant les pneus à Hernan, de Nomadas. Pas envie de me casser les pieds avec les Bib Mousses pour être franc…
Alors tu vas me dire que j’ai pas forcément pu matériellement flinguer un jeu de pneu en 2 jours et un peu moins de 400 bornes au total… Et tu as raison ! Mais. Et c’est un gros mais… J’ai l’étape Marathon qui commence demain. L’étape marathon, c’est un peu la cerise sur le gâteau. En gros, tu pars pour un peu moins de 800 bornes en autonomie et sans pouvoir faire grand chose sur ta meule. Du coup, je préfère changer mes pneus maintenant et partir avec un train neuf. Je remettrai le premier set au retour de l’étape marathon, pour finir les 2 dernières journées de course.
Préparer la malle pour le bivouac délocalisé
Bon, on a quand même droit d’embarquer une malle avec l’outillage de base qui sera transportée, avec notre baluchon, par le camion de l’orga.
Du coup, on mutualise avec Thiag (de toute façon on n’est parti qu’avec une seule malle donc comme ça ça règle le problème.
Maintenant, la question que tu te poses, c’est « qu’est-ce qu’on peut bien mettre la dedans » ?
Et ben la réponse est simple :
- Un bidon d’huile au cas où,
- De la graisse,
- Un bidon d’huile pour la fourche avec des joints SPI en plus,
- Un kit chaine avec les maillons qui vont bien,
- Des bombes de dégraissant frein et de nettoyant connecteurs,
- Des filtres à air,
- Des gants,
- Un rouleau de sopalin,
- Du fil électrique,
- Des entonnoirs,
- Tous les outils qui vont bien.
Voilà, on est prêt pour l’étape Marathon !
La suite arrive ! N’hésite pas à t’inscrire à mon blog ou à me suivre sur les réseaux sociaux si tu veux être prévenu.
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Tu as fais un deux en un, Rally et thalasso avec bain de boue ;-))
PEB!
C’est agréable de te lire !!
Merci Vinz ! Ca fait plaisir à lire 🙂
Super récit, vivement la suite !
La suite arrive (à grands pas 🙂 Un second épisode mercredi, et la fin ce weekend si tout va bien